Instanbul

Pour la pre­mière fois, j’ai eu peur. Pas la peur de mou­rir, pas celle d’a­voir lais­sé A. der­rière moi, quelque part encore au Bataclan. La peur que Q. ou F. soient morts ou bles­sés à l’aé­ro­port d’Istanbul.

La peur que mes amis soient morts. Qu’il leur soit arri­vé ce à quoi j’ai échap­pé. Qu’ils ne répondent plus jamais à mes mails. Que Q. et F., dont l’a­mi­tié m’i­nes­ti­mable, soient touchés.

Le 13 novembre, j’a­vais per­sonne pour qui m’in­quié­ter. Je découvre ce que ça fait de craindre qu’il soit arri­vé mal­heur à un proche dans un atten­tat. Mon rating sur cette émo­tion : 1/10 – would not recom­mend.

En plus, j’y ai pen­sé quand j’ai enten­du le pro­jet. Nan, mais vrai­ment, la Turquie ou (autre pays que j’ai oublié) ? Vous vou­lez pas prendre une zone où il n’y a pas Daesh ?

J’ai eu peur, putain. J’ai eu tel­le­ment peur.