J’étais au Bataclan le 13 novembre dernier, je ne serai pas aux urnes le 13 décembre prochain. Mon long deuil de la démocratie française s’est achevé. Manuel, Bernard, François, très chers parlementaires : merci. Je n’y serai jamais arrivé sans vous.
Votre novlangue cynique m’a mis face à mes propres contradictions. Une liberté qui assigne à résidence, des valeurs républicaines qui brutalisent les militants… Une tolérance pluraliste qui cherche les “bons coups” politiciens pour prendre des voix au FN. Vous cherchez l’erreur ? Trouvez un miroir.
Les années passent, les politiciens restent. La société avance. Je vous invite à la rejoindre. Indignes, utiles à vous mêmes, nuisibles aux autres, votre rôle désormais se termine. Pendant ce temps, nous nous organisons. Nous transformons notre monde pour le rendre plus juste, plus humain, plus tolérant.
Et nous faisons ça sans vous. Avec de petites décisions, de petits engagements : des choix quotidiens qui sont plus politiques que vos creux discours. Voilà pourquoi je n’irai pas voter dimanche.
Parce que la politique, j’en fais déjà. Parce que pour faire avancer les choses, j’ai appris à faire confiance à ceux qui ne changent pas à tout instant de discours et d’opinions prétendues.
Je finirai par une anecdote. Il y a 1 mois, j’ai reçu une demande. Pour 100 à 150 €, une étudiante voulait que je fasse un devoir à sa place. Elle n’avait pas travaillé, elle n’avait pas le niveau : c’était sa dernière chance d’avoir son année.
Elle était à Science Po. J’ai ri. J’ai refusé. Mais j’y ai vu un signe. Les lumières s’éteignent sur la classe politique. Elles s’allument partout ailleurs.