Le contenu doit être rédigé clairement : retour sur la conférence Paris Web 2023

Morgane Hauguel est spé­cia­li­sée dans l’é­cri­ture de textes clairs. Elle a don­né une confé­rence à Paris Web 2023 à pro­pos de l’accessibilité numé­rique des textes. Dans sa pré­sen­ta­tion, elle explique qu’il existe cinq stan­dards autour de la clar­té des textes :

  1. Le facile à lire
  2. Le facile à lire et à comprendre
  3. Le fran­çais facile
  4. Le fran­çais simple
  5. Le lan­gage clair

Malheureusement, elle ne détaille que deux d’entre elles : le Facile à lire et à com­prendre et le Langage clair. Dans cet article, j’es­saie de com­prendre et lis­ter des res­sources autour de ces cinq éléments.

Je fais ça pour deux rai­sons. D’abord, il n’y a pas de biblio­gra­phie à la fin de la pré­sen­ta­tion de Morgane Hauguel. Ensuite, je suis vrai­ment curieux de savoir ce que sont ces cinq items, et pour­quoi y’en a que deux qui ont été développés.

Le facile à lire

Le facile à lire est un dis­po­si­tif mis en place dans cer­taines biblio­thèques. Il consiste à regrou­per dans un même espaces des livres “faciles à lire”. Cet espace est ouvert à tous, mais s’a­dresse en par­ti­cu­lier à celles et ceux qui ont du mal à lire. 

Ce dis­po­si­tif a été créé par des biblio­thé­caires en Bretagne. Il a ensuite été déployé par­tout en France. Le site du minis­tère de la Culture le défi­nit de la façon suivante : 

Le « Facile à lire » est une démarche qui vise à pro­po­ser, en biblio­thèque et autres lieux de média­tion, une offre de lec­ture pour des per­sonnes qui n’ont jamais vrai­ment maî­tri­sé l’apprentissage de la lec­ture ou qui ont désap­pris à lire. 

Ministère de la Culture

Le facile à lire et à comprendre (FALC)

Le facile à lire et à com­prendre est une façon d’é­crire des textes. Les textes écrits de cette façon sont faciles à com­prendre pour les per­sonnes ayant un han­di­cap, notam­ment intellectuel.

Un texte en facile à lire et à com­prendre doit tou­jours relu par au moins une per­sonne en situa­tion de han­di­cap. Ça fait par­tie de la méthode : on ne peut pas dire qu’un texte est en FALC si on n’a pas impli­qué de per­sonnes concer­nées dans sa rédaction.

Globalement, on trouve assez faci­le­ment des infor­ma­tions sur le FALC. En Europe, le site Inclusion Europe fait réfé­rence sur le sujet. En France, c’est l’Unapei et l’as­so­cia­tion Nous aus­si qui tra­vaillent là-dessus.

Le français facile

Je ne trouve presque rien pour com­prendre ce qu’est le fran­çais facile. La radio RFI a un site dédié. Elle pro­pose aus­si un jour­nal quo­ti­dien en “fran­çais facile”. Je ne trouve rien d’autre.

Le fran­çais facile a l’air de s’in­té­grer dans une démarche d’apprentissage du fran­çais. Ça s’a­dresse peut-être aux non-fran­co­phones qui veulent apprendre le fran­çais. Mais j’ai aucune cer­ti­tude là-dessus.

Le français simple

Franchement, je cale. Je ne trouve rien sur le fran­çais simple. Chercher “fran­çais simple” dans un moteur de recherche est encore plus dif­fi­cile que “fran­çais facile”. En l’ab­sence de 3e terme pour pré­ci­ser ma recherche, je trouve vrai­ment rien.

Le langage clair

Le lan­gage clair est un stan­dard pour écrire de façon claire. C’est une ini­tia­tive anglo-saxonne, qui a été lar­ge­ment pro­mue par les gou­ver­ne­ments états-uniens. Le lan­gage clair a été for­ma­li­sé sous une norme ISO en 2023.

La pré­sen­ta­tion de Morgane Hauguel montre deux guides en lien avec le lan­gage clair en fran­çais : Écrire pour être lu (d’o­ri­gine belge) et Rédiger sim­ple­ment (fran­co-qué­bé­cois).

Bilan

J’y vois un peu plus clair et je com­prends pour­quoi la conf s’est foca­li­sée sur le FALC et le lan­gage clair. Mais y’a quand même un grand mys­tère sur ce que sont fran­çais simple et le fran­çais facile. Je réa­lise un peu tard que @annso@framapiaf.org m’a­vait déjà don­né un élé­ment de réponse :

Pour les autres fran­çais, l’information est plus dif­fuse (pas tou­jours le même nom uti­li­sé et pas d’autorité sur le sujet) (encore que la nou­velle norme ISO pour­rait régler ce problème)

C’est pas tou­jours le même nom qui est uti­li­sé pour dési­gner les dif­fé­rentes variantes de fran­çais sim­pli­fié. Mais quelle misère.